Hier, Aujourd’hui, Demain

, par  JFR

HIER. AUJOURD’HUI. DEMAIN

Héb. 13 8 « Jésus-Christ est le même, hier et aujourd’hui ; il le sera à jamais ».

Dans l’eucharistie, nous vivons « le mystère de la foi ».

Soulignons les trois dimensions :
• « Nous rappelons ta mort, Seigneur Jésus !
• Nous célébrons ta résurrection
• Nous attendons ta venue dans la gloire ! »

1. Le Mémorial.
Dans les paroles de Jésus qui nous sont rapportées dans le N.T. au sujet de la Cène, on trouve ces mots : « Faites ceci en mémoire de moi. » Luc 22 19 I Cor. 11 24 24-25
C’est une allusion à l’A.T. : le repas de la Pâque où l’on était réuni pour manger l’agneau était un mémorial de la Libération du peuple hébreu. Le sang est au cœur du salut. Exode 12
Il ne s’agit pas ici d’un simple souvenir comme nous en connaissons (cf la guerre de 1914-18, cf le Panthéon, etc…) ; c’est une mémoire actualisée. Une « représentation » ; on présente aujourd’hui l’offrande du Christ qui sauve le monde par un acte d’amour unique,.
Cela veut dire que nous avons toujours à garder en mémoire la Pâque de Jésus, cet événement fondateur qui nous permet de vivre notre propre pâque. Ce n’est pas pour rien que, depuis le début, le dimanche se célèbre le jour de la résurrection.
Cf prière eucharistique IV avec son développement sur les alliances.
Remarquer que, durant la messe, nous disons que nous nous souvenons, mais aussi nous lui disons : « souviens-toi ».

2. La Présence.
Il est évident que, dans l’eucharistie, Jésus est présent. Il est présent par-delà les temps et les lieux, il est présent à chacun et à chacune, il est présent en tout ce qu’il est, comme Fils de Dieu et comme Homme..
Il est présent au moment de la célébration (dans la Parole, dans l’assemblée, dans la personne du prêtre, et éminemment dans le pain et le vin consacrés). Il est présent même quand il n’y a personne, mais cette présence est un appel à notre présence.
C’est un moment où le ciel et la terre se rejoignent (appel à notre adoration contemplative). Toutes formes de la présence se rejoignent : la messe ne se célèbre pas seul, l’eucharistie ne se célèbre pas sans être accompagnée de la Parole, elle est présidée par un ministre ordonné (succession apostolique). Chacune de ces formes de présence apporte sa richesse, chacune est réelle, même si ce n’est pas au même degré.
On voit la déformation qui a pu exister (des prêtres célébrant chacun à un autel « sa messe », des messes sans communion des fidèles, l’idée qu’on ne manque pas la messe si on arrive avant l’offertoire, etc…)
La célébration de la messe demande que l’assemblée soit active et consciente, qu’elle soit présente à Celui qui est présent.

3. L’Anticipation.
L’eucharistie que nous célébrons est un « viatique » = nourriture pour le chemin. Elle est une attente : « maranatha » disaient les tout premiers chrétiens.
C’est le sens aussi de cette expression : « déjà là, pas encore… ». Jésus a insisté auprès de ses disciples pour leur faire comprendre qu’il ne boirait plus du fruit de la vigne avant de le boire dans le Royaume de son Père. (Luc 22 14-17) cf aussi I Cor. 11 26) « chaque fois que vous mangez ce pain et buvez à cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » Il est bon de relire le chap. 6 de l’évangile de Jean.
Dans l’existence ressuscitée avec Jésus, il n’y aura plus besoin de sacrements : « nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est » (I Jn 3 2)
C’est d’ailleurs toute la vie chrétienne qui est au carrefour de cette tension entre le « déjà là » et le « pas encore ». les sacrements sont au cœur de cela.


DOCTRINE EUCHARISTIQUE DU CONCILE DE TRENTE PRESENTEE PAR BOSSUET

Tel est le sacrifice des chrétiens, infiniment différent de celui qui se pratiquait dans la Loi, sacrifice spirituel et digne de la nouvelle Alliance, où la victime présente n’est aperçue que par la foi, où le glaive est la parole qui sépare mystiquement le corps et le sang, où ce sang par conséquent n’est répandu qu’en mystère, et où la mort n’intervient que par représentation ; sacrifice néanmoins très véritable, en ce que Jésus-Christ y est véritablement contenu et présenté à Dieu sous cette figure de mort ; mais sacrifice de commémoration qui, bien loin de nous détacher, comme on nous l’objecte, du sacrifice de la croix, nous y attache par toutes ses circonstances, puisque non seulement il s’y rapporte tout entier, mais qu’en effet il n’est et ne subsiste que par ce rapport et qu’il en tire toute sa vertu.
C’est la. doctrine expresse de l’Eglise catholique dans le concile de Trente, qui enseigne que ce sacrifice n’est institué qu’« afin de représenter celui qui a été une fois accompli en la croix, d’en faire durer la mémoire jusqu’à la fin des siècles, et de nous en appliquer la vertu salutaire pour la rémission des péchés que nous commettons tous les jours ». Ainsi, loin de croire qu’il manque quelque chose au sacrifice de la croix, l’Eglise au contraire le croit si parfait et si pleinement suffisant que tout ce qui se fait ensuite n’est plus établi que pour en célébrer la mémoire et pour en appliquer la vertu.
Par là, cette même Eglise reconnaît que tout le mérite de la Rédemption du genre humain est attaché à la mort du Fils de Dieu ; et on doit avoir compris par toutes les choses qui ont été exposées que lorsque nous disons à Dieu dans la célébration des divins mystères : « Nous vous présentons cette hostie sainte », nous ne prétendons point par cette oblation faire ou présenter à Dieu un nouveau paiement du prix de notre salut, mais employer auprès de lui les mérites de Jésus-Christ. présent, et le prix infini qu’il a payé une fois pour nous en la croix.
(Exposition de la doctrine de l’Eglise catholique)

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