Frères et sœurs bien aimés de Dieu,
En cette fin de l’année liturgique, 34e dimanche du Temps Ordinaire, nous célébrons la fête du Christ Roi de l’Univers dans un cadre inhabituel, privé de nos paroissiens, car empêchés pour des raisons sanitaires. La fin d’une année oriente nos yeux vers la fin de la vie, vers la fin de notre monde où Jésus « viendra juger les vivants et les morts » comme nous le proclamons dans notre Credo.
On donne plusieurs titres à Jésus ; en effet, on le désigne parfois comme grand prophète, l’envoyé de Dieu, le messie, le guérisseur, le bon pasteur, le chef, etc... Mais son plus beau titre est celui de « Fils de Dieu » parce que Fils de Dieu, il l’est vraiment. Le titre Roi est l’un des nombreux titres que l’on donne à Jésus mais qui est revenu plusieurs fois de façon ironique dans la bouche des chefs des prêtres, dans la bouche des soldats quand le Christ était en croix.
Aujourd’hui, comme chaque année l’église commémore de manière particulière la royauté du Christ. L’expression « le Christ règne » trouve son équivalent dans la profession de foi : « Jésus est le Seigneur » qui occupe une place centrale dans la prédication des apôtres.
Mais de quelle manière est-il roi ?
Certainement pas à la manière des rois de la terre qui écrasent le peuple qui leur est confié.
La royauté de Jésus n’est pas une monarchie absolue où le roi règne en maître absolu. Cette royauté est bien différente de celle des rois, de ce monde, limitée à un pays ou un ensemble de pays. Celle de Jésus embrasse et vise tout l’Univers. Jésus est venu pour le salut du monde entier, le salut de tous les enfants de Dieu dispersés dans le monde, pas seulement pour une poignée d’hommes, les Juifs. La royauté de Jésus dépasse celle des princes de ce monde ; son règne n’a pas de fin. Alors que le règne des rois et des empereurs subsiste pendant un temps, fut-il de quelques décennies, celui de Jésus est éternel.
Le règne de Jésus n’est pas comme le règne des rois de ce monde où les grands font sentir leur puissance, où ils font peser de lourds fardeaux sur les épaules des gens, où ils profitent du petit peuple. Le règne de Jésus est un règne dans les cœurs, un règne intérieur, comme nous le dit la préface de ce jour « un règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix ». Ce règne est à venir, mais il est déjà là présent au milieu de nous.
Frères et sœurs dans le Seigneur,
Le seul grand critère pour entrer dans ce Royaume, qui est déjà au milieu de nous, est l’amour envers Dieu et son prochain.
Un amour qui se traduit par des actes concrets et visibles. Par exemple : donner à manger et à boire à ceux qui sont dans le besoin, accueillir l’étranger, visiter les malades et les prisonniers, etc... Quand les personnes cherchent la paix, se réconcilient, le règne de Dieu est là, à l’œuvre. Quand les personnes cherchent à s’entendre, à faire triompher l’amour, le règne de Dieu est là à l’œuvre. Quand les personnes disent du bien des uns des autres, le règne de Dieu est là, à l’œuvre.
La question la plus importante que nous devons nous poser à chaque fois que nous fêtons le Christ Roi de l’univers est celle de savoir si le Christ est le Roi et le Seigneur de ma vie ? Qui règne en moi, qui fixe les objectifs et établit les priorités : le Christ ou quelqu’un d’autre ?
Notre prière d’aujourd’hui est de demander à Dieu que son règne vienne dans son Eglise, que tous les baptisés vivent sous la lumière du Christ et que tous les hommes et toutes les femmes du monde le reconnaissent comme le seul et le vrai Sauveur.
Prions pour toutes les communautés chrétiennes du monde dont le Christ Roi est le patron.
Soyons forts, courageux et gardons le contact en cette période difficile .
Amen
Abbé Jean-Robert Minkoko
