Homélie du 1er Dimanche de l’Avent année B

, par  BLA

Frères et Sœurs,

Depuis quelques semaines déjà, la radio parle de la fête de Noël, surtout de ses préparatifs. Dans les magasins, on vante tel ou tel produit pour Noël. Dans les familles, on parle du foie gras, de dinde, de l’arbre de Noël. Les enfants, eux, attendent les cadeaux du Père Noël. Dans les paroisses, on prépare les veillées de Noël et la crèche. Tout cela est bien beau. Nous sommes donc en route vers une fête hautement populaire dans le monde entier. Bien des personnes qui parlent de Noël et qui préparent fiévreusement cette fête ne font aucune référence à son sens profond. Heureusement que l’Eglise fait précéder cette fête par une préparation adéquate, une préparation spirituelle, une préparation du cœur avant tout.

Le temps de préparation de la véritable fête de Noël est appelé TEMPS DE L’AVENT ; quatre semaines entières sont mises à notre disposition pour nous rappeler et vivre ce grand événement qu’est la VENUE de Dieu dans l’histoire de l’homme ; en Jésus-Christ, Dieu est venu construire sa maison parmi nous ; il s’est fait homme, il a habité un pays, la Palestine et ce n’est pas une invention… Il s’est fait homme pour nous sauver du péché et nous montrer le chemin qui mène à Dieu, notre destinée finale.

Le Temps de l’Avent nous fait revivre les milliers d’années que les juifs ont attendu ce MESSIE. Pendant ce temps, Dieu a suscité de nombreux prophètes pour demander aux hommes de changer de cœur, de disposer leur cœur à l’accueillir. Jésus est venu, c’est vrai, il y a plus de 2000 ans. Nous ne l’attendons plus pour qu’il reste avec nous sur terre. Mais il reviendra, comme il l’a promis. Voilà une deuxième raison de notre ATTENTE, de notre temps de l’Avent. Jésus reviendra à la fin des temps pour juger les vivants et les morts, comme nous le proclamons dans notre Credo. Quand reviendra-t-il ? Qui en connaît la date ? Personne. A cette question, sans la préciser, Jésus a déjà répondu en nous disant que ce jour viendra à l’improviste, comme un voleur : « Veillez, car vous ne connaissez ni le jour ni l’heure où le Fils de l’homme reviendra ». Mais Jésus ne revient pas seulement à la fin des temps. Il vient à travers plusieurs événements, il vient à l’Eucharistie, il vient au soir de notre mort. Voilà une troisième raison pour nous de vivre d’une manière spéciale ce temps d’Avent. Il frappe à notre porte, parce qu’il veut habiter chez lui en nous et vivre avec nous une communion toujours plus parfaite, en nous communiquant sa propre vie divine.

D’où l’appel pressant à veiller, à être en attente. Il est temps de sortir de notre sommeil, de lui ouvrir et de l’accueillir avec ferveur. Durant l’année, notre foi s’est peut-être un peu refroidie ; nous avons sans doute perdu l’habitude de prier profondément. C’est maintenant le temps de nous reprendre. Des mauvaises habitudes ont peut-être élu domicile en nous ; c’est le temps de nous reprendre. Le sacrement de la réconciliation est là pour nous remettre sur la bonne voie et jouir de nouveau de la vie Dieu. Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous apprend justement que nos fautes semblent élever une barrière entre Dieu et nous ; mais rien n’arrête la bonté de notre Père.

Comme pour faire le lien avec le texte de ces derniers dimanches, la liturgie revient sur le thème de VIGILANCE. « Ce que je vous dis là, je le dis à tous : « Veillez » ; telles sont les dernières paroles de l’Evangile d’aujourd’hui. Qu’est-ce que veiller ? Veiller, ce n’est pas attendre passivement que passe le temps. Veiller, ce n’est pas somnoler, un œil ouvert, un œil fermé. Etre veilleur, c’est être un guetteur ; c’est tendre l’oreille, attentif au moindre signe. Guetter, c’est se tenir debout, attendre sans impatience l’arrivée de celui que nous attendons. Veiller, c’est de jour comme de nuit, accepter de se mettre en route, de bouger, de sortir, d’aller à la rencontre de celui qui vient, le Seigneur. Le temps de l’Avent est un temps nouveau qui tourne nos regards vers la venue du Sauveur et réveille notre espérance.
Notre attente du retour du Seigneur doit être une attente ACTIVE. « Veiller » pour nous doit prendre chair de plusieurs manières. Pendant cet Avent qui commence, c’est prendre plusieurs moyens d’alimenter notre foi : conférences, lectures, réflexion et partage en équipe sur l’évangile. Si nous n’avons pas de bible ou de nouveaux testaments, parmi les objets à acheter pour Noël, il faut aussi les inscrire sur la liste… L’ Avent, c’est prendre les moyens de réveiller notre charité : gestes de solidarité envers les plus pauvres et les laissés pour compte de la société, compromission pour la justice, présence agissante dans notre milieu de vie et de travail etc... L’Avent, c’est aussi prendre les moyens de raviver notre espérance : persévérer dans nos efforts malgré l’échec ou l’indifférence générale, croire à la valeur des gestes gratuits qui ne paraissent pas payants, prier avec confiance, se joindre au groupe de prière du chapelet etc… Cette année, notre Avent a coïncidé avec l’arrivée de l’hiver, comme pour nous dire sur le plan religieux que nous avons à commencer aussi un temps nouveau. Entrons donc dans l’Avent avec toutes ces nouvelles dispositions.

Dans l’attente de la venue du Christ, demandons à Dieu de nous libérer de la peur de la covid 19, de vivre pleinement l’Evangile ; qu’il nous donne son Esprit de force et de courage pour rester toujours éveillés à son appel à la conversion permanente. Amen.

Abbé Jean- Robert Minkoko

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